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INTERVIEW DE COURTENEY COX



  • Le personnage que vous interprétez dans Scream (la journaliste Gale Weathers) n'est pas le plus sympathique de la bande...

    Sans doute. Mais j'adore que les gens me huent dès que j'apparais à l'écran. Je m'amuse à incarner la vilaine haïe de tous. Après tout, le public aime détester les méchants. D'emblée, aux auditions, Wes Craven a senti que je saurais être suffisamment garce. Une fois, il a manifesté quelques doutes sur ma capacité à être à hauteur de veulerie de Gale Weathers. Résultat : j'en ai rajouté pour le convaincre. Je voulais vraiment décrocher ce rôle. Surtout qu'il m'offrait l'opportunité de pasticher mes rôles à la télévision (Friends notammment). Il est bon de se moquer de soi-même.

  • Pour Scream 2, la motivation est restée la même ?

    Oui. Sauf que dans cette suite, je joue une garce qui roule sur l'or. Alors que dans le premier, elle était fauchée. Dans les deux cas, Gale Weathers reste fidèle à sa personnalité de vipère. J'ai tout fait pour qu'elle soit 100 % garce. C'est un femme. Mais pas une femme "humaine". D'une certaine manière, elle se rachète un peu dans Scream 2. C'est sans doute pour pouvoir gravir, plus tard, quelques barreaux de plus sur l'échelle de la nuissance !

  • Des journalistes aussi pestes que Gale Weathers, vous en avez rencontré ?

    Peut-être pas aussi arrogantes et teigneuses. Quoique... L'une d'elles m'a particulièrement inspirée. Elle pose ses questions de façon presque onctueuse. Elle vous met en confiance et, le lendemain, vous n'entendez que des horreurs dans son émission télé. Evidemment, vous regrettez amèrement de vous être laissé piéger. Gale Weathers appartient à cette race de salopes.

  • A vous voir, on a le sentiment que vous avez considérablement travaillé votre démarche pour coller au plus près à la personnalité de Gale Weathers ?

    En règle générale, je me tiens très mal. Un comportement contraire à celui de Gale Weathers. Dans ses tailleurs, j'essaie toujours de me tenir le plus droit possible. Raide comme un piquet. Lorsqu'elle se retourne, elle ne change pas d'attitude. Un retournement sec, volontaire. A l'image de son aplomb. Gale Weathers pense qu'elle est vraiment à la page, branchée, à la dernière mode. Elle a certainement potassé tous les magazines féminins pour se faire une idée de ce qui est cool et de ce qui ne l'est pas. Quelle minable, cette bonne femme ! Elle est complétement à côté de la plaque.

  • Créer l'illusion de la peur, cela vous pose-t-il des problèmes particuliers ?

    C'est un exercice assez compliqué, tout de même. Surtout sur un plateau de cinéma où vous êtes entourés d'une cinquantaine de personnes. Il vous faut afficher une peur qui n'existe pas. Pour qu'elle soit crédible, je me demande toujours comment je réagirais face à la perspective de mourir. Je me réfère à des expériences vécues, à la terreur que m'inspire ma propre disparition. A ce jeu, Wes Craven vous prend par la main, c'est un excellent guide.

  • Tourner pour la télévision et le cinéma, est-ce le même sport ?

    Oh non ! Cinq minutes de pause entre les prises pour une série télévisée. De une heure trente à deux heures pour un film de cinéma. C'est parfois un peu longuet, mais tellement moins "essorant" !